Traiter la jalousie

Dans la fratrie

L’essentiel est d’exprimer la jalousie sans la dévaloriser, sans la minimiser, sans moquerie et en ne cherchant pas à déjouer les attributions. Une fois qu’on permet l’expression de cette jalousie, il faut y attacher de l’importance en la comprenant et en reconnaissant devant l’enfant le « grain de vérité ». Il faut voir avec l’enfant quelle est sa spécificité à lui et quelle spécificité va-t-elle y avoir dans cette relation (ex : aider les parents à arrêter de dire « Non, je n’ai pas de préférence ») mais plutôt dire « Oui, je suis attiré par tel ou tel spécificité chez ta sœur et telle ou telle spécificité chez toi »). Dans tout cela, il y a l’accès à la gratitude c’est-à-dire cette capacité à rentrer dans l’altérité mais d’abord pour cela, on va laisser de la place à l’expression de l’ingratitude (et de la méchanceté). Tout cela ayant pour fonction de diminuer le clivage entre le bon et le mauvais.


Dans le couple

Chez l’adulte, il y a en plus suspicion qui est un processus plus tardif. Il sera important de faire sortir le couple de cela, du doute. Pour en sortir, on va favoriser la personne à se recentrer sur elle-même, à retrouver pour elle-même des zones de reconnaissances en dehors de son conjoint. On va, à ce moment là, rencontrer de la résistance car on ne veut que lui et pas les autres. On va faire aussi dans un deuxième temps un travail émotionnel (peur, colère, anxiété et tristesse). La personne a tendance à dire alors : « c’était mieux avant » (avant ce sentiment de jalousie). C’est un travail qui sert à sortir des méconnaissances très fortes. Il va falloir installer de la protection dans le couple afin d’éviter l’escalade dans les jeux de 2ème ou 3ème degrés. Le traitement de fond va être d’aider le couple à sortir de cette relation symbiotique et donc se recentrer sur soi-même afin d’arrêter d’attendre que se soit l’autre qui le fasse. Une chose qui peut aider la thérapie du couple est de voir comment elle est en relation dans les autres zones (prof, amitié, famille élargie). Et là, souvent on voit la grande solitude de la personne jalouse qui a bâti sa vie sur une relation fusionnelle. On peut aussi le questionner sur l’estime de soi, sur les idéalisations que l’on maintient, sur sa place dans le groupe, sur l’économie dans laquelle nous échangeons de la gratitude, l’autorisation d’exprimer sa colère, sa rage, son désir de vengeance…