" Ceux qui ont suivi mon cheminement jusqu'ici ne seront pas surpris de lire qu'à mon sens, cette réflexion devrait partir d'une idée centrale que toute personne puisse s'identifier, ne serait-ce qu'un peu, au pays où elle vit, et à notre monde d'aujourd'hui. Ce qui implique un certain nombre de comportements, et d'habitudes à prendre, tant de la part de la personne elle-même que de la part de ses interlocuteurs, individus ou collectivités.
Chacun d'entre nous devrait être encouragé à assumer sa propre diversité, à concevoir son identité comme étant la somme de ses diverses appartenances, au lieu de la confondre avec une seule, érigée en appartenance suprême, et en instrument d'exclusion, parfois en instrument de guerre. Pour tous ceux, notamment, dont la culture originelle ne coïncide pas avec celle de la société où ils vivent, il faut qu'ils puissent assumer sans trop de déchirements cette double appartenance, maintenir leur adhésion à la culture d'origine, ne pas se sentir obligés de la dissimuler comme une maladie honteuse, et s'ouvrir parallèlement à la culture du pays d'accueil." Amin Maalouf
Amin Maalouf nous suggère ici d'additionner nos expériences et nos appartenances plutôt que de n'en prendre en compte qu'une seule, celle "convenable" dans l'environnement dans lequel nous évoluons.
Pourquoi s'oublier ? Pourquoi mettre de côté une partie de soi pour une soi-disant adaptation à l'autre ? Nous sommes aussi ce que nos parents nous ont transmis : une culture, une éducation, des régles, une vision du monde, des autres et de soi, laquelle vision peut s'enrichir avec l'assimilation d'une autre culture, de nouvelles règles et d'un éclairage nouveau. Et je parle bien d'assimilation et non d'adaptation. C'est en acceptant cette pluralité que nous pourrons réellement nous révéler et être soi.
Je vous prospose alors de construire le monde de demain à partir de nos différences. Plus nous pourrons les associer et les additionner et plus le monde sera grand et nous l'espèrons, en paix.