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  • : Coaching et autres réflexions
  • : Ce blog se veut être avant tout un espace de liberté créative et de partage de mes réflexions et connaissances en coaching et psychologie.
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  • Séverine LIEVIN-TARTAUD
  • Psychologue, psychothérapeute et coach,  j'accompagne de manière individuelle ou collective les personnes désireuses de travailler pour leur développement tant professionnel que personnel.
  • Psychologue, psychothérapeute et coach, j'accompagne de manière individuelle ou collective les personnes désireuses de travailler pour leur développement tant professionnel que personnel.

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Genèse de la symbiose

 

D’après le petit Larousse, la symbiose est l’association étroite de deux ou plusieurs organismes différents, mutuellement bénéfique, voire indispensable à leur survie.

Prenons pour exemple l’éléphant et l’oiseau qui picore ses parasites. Ils ont  besoin  l’un de l’autre. Sans cet oiseau, l’éléphant ne pourrait vivre correctement quant à l’oiseau, sans l’éléphant, il mourrait de faim. Ici, leur symbiose est vitale.

 

Pour les SCHIFF, la symbiose se produit quand deux ou plusieurs individus se comportent comme s’ils ne formaient qu’une seule personne. Dans une relation de ce type, les gens concernés n’utilisent pas, chacun, tous leurs états du moi. L’un d’eux exclut systématiquement l’Enfant et se sert uniquement du Parent et de l’Adulte. L’autre adopte alors la position inverse, à savoir rester dans l’Enfant et exclure ses deux autres états du moi.

Ainsi, ils n’ont accès qu’à trois états du moi à eux deux.

 


En analyse transactionnelle, on parle souvent de symbiose saine et malsaine. Mais, quelle est la différence ?

 

Un exemple parlant de symbiose saine est celui qui existe entre un enfant et ses parents. A la naissance, il n’est qu’Enfant. Il n’a pas encore la capacité de résoudre des problèmes ni de se protéger. Ces fonctions doivent être remplies par les parents qui utiliseront de manière appropriée leur Parent et leur Adulte pour cela.

Stan WOOLLAMS et Kristy HUIGE propose d’ailleurs le terme de dépendance normale pour décrire cette symbiose saine parents-enfant.

 

 

Dans  la symbiose saine mère/enfant, le bébé existe avec son état du moi Enfant (E1). Depuis la grossesse, la mère entre dans un état d’écoute et de disponibilité particulier à l’égard d’elle-même et de son bébé.
Enceinte, l’écoute aiguë qu’elle se donne est directement au service du bien être de son bébé : ses besoins et ceux de son bébé sont alors en étroite corrélation.
Exemple : besoin de repos pour son corps/bon environnement de croissance pour le fœtus.

Cette fusion se prolonge en dehors de l’utérus. Si les corps sont séparés, les besoins restent très fusionnés.
Exemple : La mère ressent une soif profonde quelques minutes avant que le bébé ne réclame la tété, avant même que se manifeste la montée du lait.
La mère se réveille la nuit, quelques secondes avant que son bébé ne réclame.
Le premier mois, la mère, aidée par son fabuleux système hormonal, développe la capacité de fractionner son sommeil pour se mettre au même rythme que son nouveau né.

 

Les Shiffs définissent ainsi cette symbiose :
«La symbiose orale est un phénomène normal du stade oral dans le développement d’un enfant. Elle est vécue à la fois par la mère et l’enfant dans le partage de leurs besoins» Classique AT n°2, p. 139.

 

Je précise que la mère n’exclut pas son état du moi Enfant. Elle le prend en compte. Elle diffère ses besoins, elle ne les méconnaît pas.

 

Par contre, on parlera de symbiose malsaine chaque fois que celle-ci met en jeu une méconnaissance et c’est ce mécanisme qui maintiendra la relation symbiotique.

La méconnaissance se manifestera par des comportements passifs et se trouvera justifiée par la grandiosité ; on la définit comme le mécanisme interne par lequel le sujet agit à partir d’une minimisation ou une négation de quelque aspect de lui-même, des autres et/ou de la réalité. Le résultat opérationnel  d’une méconnaissance est la passivité à l’égard de la résolution du problème.

 

Ce mécanisme de méconnaissance maintient donc la symbiose car si un individu à priori ignore ou minimise l’importance ou nie la résolvabilité ou nie sa capacité de résolution, il se met en condition de ne rien faire lui-même pour affronter activement la réalité et s’attend à ce que quelqu’un d’autre le fasse pour lui, créant ainsi les présupposés pour que s’instaure une relation de type symbiotique.

 

Notons ici que la symbiose n’est pas un processus figé.  Un même partenaire, dans un couple, pourra investir à certain moment l’état du moi Parent et Adulte pendant que l’autre sera dans l’enfant et inversement.

 

 

 

         Symbiose et scénario

 
Comme nous l’avons vu précédemment, l’enfant est dans une dépendance normale avec ses parents.

Dans l’idéal, les parents encouragent l’enfant à se séparer tout en continuant, tout de même, à le soutenir dans les domaines où il en a encore besoin. Au cours de ce processus idéal, l’intense symbiose du début entre l’enfant et sa mère se rompt progressivement. Cela aboutit au fait que, lorsque l’enfant devient un jeune adulte, les deux parties sont dans une relation non symbiotique. Chacun d’eux est capable de se tenir debout de manière indépendante, d’établir le contact ou de le rompre à loisir.

 

L’ennui, c’est qu’il n’y a pas de parents idéaux. Même si maman et papa font du bon travail en tant que parents, chaque enfant parcourt le processus de son développement sans que tous ses besoins soient satisfaits.

Ce fait révèle la fonction scénarique de la symbiose dans la vie adulte. Chaque symbiose est une tentative pour obtenir la satisfaction  des besoins relatifs au développement et qui n’ont pas été satisfaits au cours de l’enfance.

 

  

Comme toujours avec le comportement scénarique, la personne en symbiose utilise des stratégies dépassées dans sa tentative pour obtenir la satisfaction de ses besoins. Ces stratégies correspondent à ce qu’elle avait trouvé de mieux, petite, mais elles ne sont plus adaptées dans la vie adulte. Dans la symbiose, la personne méconnaît les options de l’adulte,et elle le fait inconsciemment.

 

Chaque fois que nous entrons en symbiose, nous rejouons involontairement les vieilles situations de notre enfance dans lesquelles nous avons vécu cette non-satisfaction de nos besoins. Nous instaurons  à nouveau la relation qui existait dans le passé entre nous-mêmes et l’un de nos parents ou autre figure parentale, et reproduisons cette situation pour essayer de manipuler l’autre, le conjoint par exemple, pour qu’il satisfasse le besoin qui ne l’a pas été.

 

 

 

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